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L’anarchie est prioritaire mais elle n’arrive pas par la poste

mardi 24 février 2004


Extraits de la motion de la Fédération Anarchiste Italienne concernant les répressions et provocations anti-anarchistes, Congrès de Milan, janvier 2004

L’écho médiatique suscité par les pétards envoyés à Romano Prodi (...) est devenu le prétexte pour alerter au maximum le niveau "d’alerte terroriste" comme l’avaient planifié Berlusconi et Bush. (...) La guerre durable et préventive vise à atteindre un double objectif. D’une part, alimenter la peur suscitée par un ennemi extérieur toujours à l’affût, et d’autre part tenir en échec tous les sujets impliqués dans la chute d’un système de domination sociale, économique et politique qui entraîne nécessairement la criminalisation, l’expulsion et l’élimination de quiconque ne se reconnaît pas dans les règles du jeu. (...)
Mais si les anarchistes ont été la cible privilégiée du gouvernement et de la presse, les ambitions de ces messieurs ont eu une portée bien plus ample. Rafles et perquisitions dans les logements et les quartiers d’immigrés ont été à l’ordre du jour durant toute l’année 2003. (...) Sans parler des traminots qui sont entrés dans la catégorie de dangereux délinquants pour avoir tenté d’obtenir une poignée d’euros supplémentaires en faisant grève hors des carcans imposés par une législation qui réduit le droit de grève à une peau de chagrin. (...)
L’action des anarchistes se réalise à l’intérieur des mouvements sociaux, dans le chemin vers l’autonomie vis à vis des institutions, dans la capacité à faire vivre des organisations spécifiques et des organisations de masse caractérisées par les principes de l’autogestion et du fédéralisme. (...)
Les anarchistes de la Fédération Anarchiste sont habitués malgré eux à affronter la répression. Notre implication dans la rue, sur les lieux de travail, contre le racisme, le militarisme, la guerre, l’oppression capitaliste et étatique nous a coûté de nombreuses dénonciations ces dernières années. (...)
Nous avons été dans les manifestations contre la globalisation capitaliste, devant les camps de concentration pour immigrés et les prisons, dans les luttes contre les fabriques de la mort, les décharges nucléaires, les incinérateurs, nous avons fait grève et soutenu des piquets, nous sommes présents dans les luttes sur le logement et les espaces sociaux, là où se pratique l’auto-organisation, l’action directe, le refus de la délégation et la participation. (...)
Beaucoup de gens nous connaissent et savent qui sont les terroristes qui chaque jour assassinent, emprisonnent ceux qui n’ont pas de pouvoir et sont exploités. Ils sont assis sur les bancs de gouvernements, dans les hiérarchies de toutes les églises, dans les conseils d’administration des grandes entreprises et des banques, dans les travées du parlement, dans les quartiers généraux des armées. Pour les vaincre, nous avons besoin de l’implication solidaire de tous les opprimés et les exploités : les seuls capables de mettre fin à l’oppression, à la hiérarchie, à l’Etat.